« Salut Julien, ça te dirait de passer voir le circuit de l’Enduro des Dentelles 2015 ? Tu pourrais ainsi faire un petit pitch à propos des spéciales qu’on a tracé spécialement pour cette année »
J’ai donc reçu ce message la semaine passée de la part de Damien Lopez, l’organisateur de l’Enduro Giant des Dentelles à Gigondas (84) à seulement 25′ de la maison.
Cette course aura lieu pour la seconde fois et après la première édition que j’avais adoré (et terminée), mon bulletin d’inscription est déjà parti depuis un moment (et apparemment, je suis, comme l’an passé, le premier inscrit).
Ni une, ni deux, on se cale un créneau avec Damien et je lui demande si je peux être accompagné par Dom du Green Master Team, surtout qu’il ne participera pas à la course de Gigondas puisqu’il va à Vallnord pour la Maxi’Avalanche (andouille !).
Pour cette édition, Damien (que j’ai croisé à la Riderz’Cup de Courthézon par exemple) m’avait déjà annoncé « un circuit renouvelé à 70% »… Mais aussi que « personne ne reconnaitra le circuit avant la course cette année ». Je me retrouve donc avec un statut de privilégié mais je vous rassure tout de suite, cela ne changera pas grand chose à mon classement. J’avais terminé 112è l’an passé et cela représente un accomplissement pour moi… Attendez vous donc à lire le récit, la vision, d’une quiche, d’un poireau, bref, d’une quiche aux poireaux qui fait de l’enduro.
Samedi 14h, Dom et moi sommes sur la place de Gigondas qui commence à bouillonner de touristes. La saison est lancée et il y a aussi pas mal de gens qui roulent (en VTT ou en VAE de location) dans les Dentelles et qui finissent leur sortie par la tournée des caves à vin. Pendant qu’on se fait accoster par une MILF belge qui veut qu’on l’aide à sortir sa tige de selle (sans jeu de mot, hein !), Dam’s débarque dans sa Subaru (n.d.l.r.: à vendre).
On saute sur les VTT, je glisse mon vieil appareil photo numérique dans la poche (il tient le coup grâce à du chatterton), et on attaque la première montée, d’abord sur la route puis ensuite sur un chemin de 4X4 avant de traverser une vigne et de grimper un peu dans la forêt. Assez rapidement, on est déjà en haut de la spéciale 1. Oui, cette année, la première spéciale ne se fait pas depuis le point le plus haut de la course (à l’inverse de l’an passé) et elle part dans la forêt pour une suite de virages dans la pente et des enchainements de dévers. Cette spéciale, appelée la Spéciale des Florets, est assez courte et fera finalement office de « mise en jambe »… et ce n’est pas plus mal, croyez-moi, quand on connait le programme de la suite.
Dés le début de cette spéciale, je prends conscience qu’il n’a pas plu depuis longtemps à Gigondas et que le sol, granuleux, n’accroche rien (surtout que le tracé est en dévers quasiment tout le long). Je galère avec mon Michelin Race’R à l’arrière et je me dis qu’un pneu plus adapté serait judicieux (un Grip’R ?).
Damien et Dom au départ de la Spéciale 1:
Une fois cette (courte) spéciale avalée, Damien nous prévient: « on monte cool les gars, parce qu’on en a pour un petit moment« … Et effectivement, on attaque la montée vers le Col du Cayron (le chemin de 4X4, qui « monte sec », qu’on avait pris l’an passé), on continue en direction du Belvédère puis on bascule derrière cette partie des Dentelles pour monter ensuite, en poussant ou en portant, vers la spéciale 2, la « Spéciale de la Sarrazine-Partie 1 ». Là-haut, le décor est grandiose, un peu comme au sommet de la spéciale 1 de l’an passé, mais pas du tout au même endroit… Et pour plus de discrétion, pour maintenir le secret, j’évite de vous montrer des images prises depuis le sommet, car certains risqueraient de s’y rendre pour reconnaitre ce nouveau tracé.
Arrivés au sommet, ça va, on est frais ! Cette montée vers le point culminant de la course s’est bien passée et elle reste comparable à celle de la spéciale 1 de 2014.
Le départ de la course est dégagé mais il annonce un bon dénivelé, de la pente, dans la suite du programme…
A peine parti, on entre directement dans la forêt…
Là, les organisateurs bénévoles ont fait un sacré boulot d’élagage et d’aménagement et cette 2è spéciale est une tuerie ! Des passages en dévers, du rapide dans la forêt dense, des passages techniques (avec des cailloux fixes)…
Arrivés en bas de la forêt, il faudra relancer un peu sur une DFCI et on passera d’ailleurs à proximité de la Tour Sarrazine (d’où le nom de la spéciale).
Sous la Tour Sarrazine, on croise Cyril et Thibault Assalin, avec Nadia, en train de travailler sur la spéciale:
On papote un peu et on poursuit sur cette 2è spéciale. Là, le single change radicalement d’aspect (par rapport à la première partie) pour devenir une espèce de grande ornière (large) qui serpente dans la forêt… Et qui dit « ornière » pour moi, dit « gaufre ». J’avais bien repéré que Damien roulait sur les côtés mais il a fallu que je descende au fond, raclant une pédale sur le bord, m’envoyant rouler dans les buissons… Sans gravité.
Juste avant l’arrivée de cette 2è spéciale, il reste un passage « traitre », en dévers, qui envoie sur une petite palette posée au dessus d’un ruisseau. Damien passe en catastrophe (drift à peine contrôlé), Dom se couche dans les gravas, je déclare forfait…Damien lance: « je crois que je vais monter aménager le truc là, sinon il va y avoir des cartons »
Là, juste après la palette, ce sera l’arrivée de la Spéciale 2 et le départ de la 3 (qui sera aussi la Sarrazine mais « 2è partie ») se trouvera toute proche. A l’origine, cette liaison devait faire partie de la Spéciale 2, mais les organisateurs ont préféré couper cette spéciale en deux pour éviter de nous faire rouler dans le ruisseau et en montée en course. Je n’ai pas de photo de cette « Spéciale 3 – La Sarrazine partie 2 » car elle n’est pas terminée. On l’a roulé mais elle n’est pas encore totalement débroussaillée et on n’a pas pu faire exactement tout le circuit… Mais elle sera courte.
Après ce petit « run » presque « sauvage » dans la forêt, Damien nous prévient: « c’est parti pour une bonne liaison… Qu’on refera encore ensuite »
Le chemin, à cet endroit, est un ruisseau qui rafraichira les plus courageux avant de rejoindre un chemin de 4X4, une route, puis de rentrer encore dans la forêt pour remonter jusqu’au départ de la Spéciale 4 des Marnes. Il s’agit là de la spéciale 2 de l’édition 2014, celle que j’avais adoré. Cool !
En haut, vous retrouverez toujours le passage un peu engagé sur lequel certains ont « bloqué » en 2014, que Damien avale sans souci… (ça ne se voit pas mais ça penche fort à cet endroit)
Mais pour moi qui suis entré trop « inter » et qui ne trouve pas l’adhérence, ça ne se passe pas de la même manière hahahaha
Mais ça passe:
Dessous, en enchaine dans la « partie Bobsleigh » des Marnes:
Puis dans la forêt, le bas de la spéciale est vraiment fun, serpentant entre les appuis naturels jusqu’à l’arrivée.
Une fois en bas, et bien il faut remonter à gauche pour faire le tour de la montagne et rejoindre la liaison qu’on a monté avant… Direction la nouvelle spéciale 5, la Spéciale de la Toque, que Damien annonce comme la plus belle, celle qu’il préfère.
La montée commence à être dure. Il n’y a pas autant de portage que l’an passé dans les liaisons, mais ça tire !
Arrivés au sommet de cette 5è spéciale, la vue est encore une fois superbe ! Par contre, mon état physique commence à être moins joli !
On distingue le Mont Ventoux qui dépasse derrière…
Dés le départ, il faut s’accrocher ! Les 150 premiers mètres sont « World Cup »:
Et c’est parti pour quelques dévers:
Avant de passer dans les éboulis (bien pentus):
Puis de rentrer dans la forêt… Et là, « orgasme VTTistique, jouissance endurisante », le tracé est magnifique et Damien en profite pour nous faire des passages façon « Greg Minnaar », là où je roule façon « Greg Minable »:
Il va tellement vite que la lumière est distendue:
Passage sur une ligne de crête ocre juste avant l’arrivée (n.d.l.r: ne pas tomber à droite et ne pas tomber à gauche)
Chaque mouvement de terrain a été bien exploité, et certains passages de cette spéciale pourraient servir de support pour une pub Giant Bicycles. Un délice !!!
En bas de cette spéciale, Damien m’annonce qu’on doit remonter vers le Belvédère, pour faire la spéciale 3 de l’an passé, qui sera donc la Spéciale 6 cette année… Et pour la montée, on passe encore une fois par LA liaison qu’on a déjà monté deux fois (mais peut-être que la liaison, le jour de la course, sera un peu différente, car elle impose de couper la Spéciale 4. On verra bien…)
Uuuuppffff, là, je commence à avoir les fils qui se déconnectent dans ma tête et sur le petit bout de route, je sens les crampes qui débarquent… Je suis dans le dur !
Dom n’en mène pas trop large non-plus et Damien avoue que finalement, « quand on fait le circuit complet, ça tire un peu ».
Au niveau des tables de pique-nique sous le Belvédère, je m’enfile une patte de fruit (il me faut du sucre !!!) et dans un fracas mécanique, on entend les jeunes de la DCA & Cie Gigondas, le club organisateur, qui déboulent comme des débiles sur le chemin de 4X4 avec leur « Citroën C15 de chasseur ». Ils sautent littéralement les dos d’âne et terminent devant nous par un joli frein à main à la manière de Sébastien Lœb un jour de cuite… J’en rigole encore.
Tous viennent expliquer l’avancée des travaux à Damien, ils sont fiers, ils sont motivés, ça fait plaisir à voir !
On est aussi rejoint par un petit groupe de riders du club, qui « checkent » le parcours…
Michel dANIEL, l’homme capable d’aller shapper/débroussailler en pleine nuit, en pleine discussion avec Damien:
Une fois mon cerveau un peu plus irrigué, on repart pour la 6è spéciale, la Belvédère. Les jeunes qui ont leurs vélos nous suivent. Le départ reste toujours le même qu’en 2014, avec des bons dévers au début, suivi de la grande ligne droite puis les parties sinueuses dans la pente jusqu’à la passerelle:
Après la passrelle, il y aura quand même quelques changements et l’arrivée de cette spéciale sera différente de celle de l’an passée (certains s’en souviennent) et passera peut-être par là… Sur une zone très trialisante. Chaud ! (Mais cela reste à voir)
On y est presque ! la 6è spéciale est terminée et il en reste une, juste pour le fun, en ville… ou plutôt dans le village. A priori, le départ sera un peu plus haut cette année et empruntera un petit single avant de passer derrière cimetière et de traverser le jardin botanique… Il reste encore quelques petites inconnues pour l’organisation, quelques « discussions » avec des propriétaires, mais tout semble bien ficelé.
Fin de la partie, on a bien mérité notre Cigalette.
Simon Pagès qui a faisait le tour avec le petit groupe de « locaux » de la DCA & Cie Gigondas qui nous a rejoint juste avant la « Belvédère », a obtenu ce profil via son GPS:
Damien avait, quant à lui, quelque chose d’assez similaire, avec un peu plus de 23km et 1250m de D+ (en comptant la Spéciale « Village » que Simon n’a pas dû faire).
Au final, de mon point de vue (celui d’un poireau je le rappelle), l’Enduro des Dentelles 2015 est un peu plus difficile que la version 2014. J’ai trouvé les spéciales un peu plus techniques et pentues (mais pas forcément plus engagées) et les liaisons sont peut-être un peu plus longues mais par contre, elles sont plus roulantes (moins de portages qu’en 2014)… ça reste de « l’enduro », et il va falloir « endurer » ce programme qui, il faut le dire, est magnifique ! Des spéciales superbes, un décor magnifique, une organisation qui va mobiliser 50 bénévoles pendant le week-end (sans compter ceux qui travaillent sur les circuits depuis l’an passé), et peut-être une météo clémente et… chaude ! (qu’il va falloir gérer)
D’ici-là, il faut croiser les doigts pour que la pluie tombe et rende les spéciales moins glissantes.
Si vous avez participé à l’édition 2014, je vous conseille de reconnaitre les spéciales 2, 3 et 5 (et pourquoi pas la 1) puisque vous connaissez quasiment l’intégralité des autres.
Enchainer le parcours complet le samedi en reco et le dimanche en chrono, comme je l’ai fais l’an passé, ça parait rude.
La course a lieu les 13 et 14 juin et il reste encore quelques places… Je vous la conseille… Et je ne suis pas défrayé pour vous raconter tout cela !
Droz Photos sera là pour immortaliser vos passages, et ça, c’est super, parce qu’il n’y a pas beaucoup de photographes aussi bons que lui ! Freestyl’Air (VTT Trial) assurera l’animation de la zone d’arrivée en compagnie de Lionel Beccari qui sera au micro… Que demande le peuple ?
Tous les ingrédients sont encore là pour que cet Enduro des Dentelles soit une réussite… Il faudra juste aller au bout !
On se voit là-bas !