Il y a un peu plus d’un mois, Loïs Debièvre, de Draille Bike (importateur Nicolaï, El Gallo, Cydonia et Twenty6), me contacte via Facebook et me propose de venir faire un tour lors de son « Rassemblement Nicolaï France ». Loïs, je le connais un peu. Je l’avais croisé il y a presque 15 ans sur la Coupe Rhône-Alpes alors qu’il bossait chez Vario Bikes, puis ensuite, lorsqu’il avait monté sa boite (Draille Bike) et qu’il distribuait Mountain Cycles (puisque j’ai roulé sur un Shockwave 9.5), et enfin, on s’était revu l’an passé chez lui pour que je récupère une potence Cydonia Alishan.
Le contact est toujours agréable avec lui, surtout qu’au-delà du VTT, Loïs partage une passion commune avec moi: la vidéo. Loïs, c’est aussi, me semble-t-il, quelqu’un de franc, capable d’expliquer clairement les choix des marques qu’il distribue, sans chercher à contourner la véracité des explications pour vendre ses produits.
Ce week-end, Loïs avait mit les petits plats dans les grands pour tous ses invités: 2 jours de rassemblement, chez lui, en Drôme Provençale, sous le Mont Ventoux, à Mollans sur Ouvèze…
… avec des sorties organisées (all-mountain, enduro), des bouffes, des apéros, une conférence sur les vélos, le fonctionnement des boites de vitesse, et surtout la présence exceptionnelle de Nicolaï et SR Suntour (qui doivent être actuellement sur la route du Roc d’Azur)
Le samedi soir, avec toute la bande (crédit photos: Loïs Debièvre):
Moi, je n’y suis allé que le dimanche, et quand je suis arrivé, tout cela, toute cette organisation, m’a un peu surpris… Je pensais qu’il s’agissait simplement d’un petit rassemblement local, mais non ! Les plaques d’immatriculations des invités montraient qu’on était venu de toute la France (d’Alsace, des Pyrénées, d’Ile de France…) et il y avait une quarantaine d’invités.
La plupart, présents depuis la veille, ont essuyé les pluies diluviennes de ce samedi et certains véhicules sont coincés dans la boue, dans un des champs de la propriété de Loïs.
Pendant que j’attends que quelqu’un arrive enfin sur un VTT, j’apprends, par les techniciens Nicolaï et SR Suntour, dans un anglais « germano-approximatif » (quoique j’exagère, j’ai bien causé avec eux), que les invités sont tous en balade et qu’ils vont bientôt arriver.
Voici quelques photos de cette sortie, prises par Florent Taverna de vttattitude.net, qu’il m’a autorisé à retoucher un peu (merci Flo !):
Au bout d’un moment, le groupe revient de leur sortie et je peux enfin me joindre à eux pour le repas.
Avec une petite présentation des produits El Gallo et Cydonia…
Rapidement, on se prépare pour la sortie de l’après-midi et je vais voir quel VTT je peux tester à cet occasion.
Clairement, vu que je suis à un « Rassemblement Nicolaï », je n’ai envie que d’une chose: tester un VTT avec une boite de vitesse (enfin !)
Jour de chance, parmi les 2 plus grands VTT proposés à l’essai, il y a un ION GPI Tech Line Pro en taille Longest avec la boite Pinion… C’est parti ! (NDLR: la selle penchée en avant, c’est un truc typiquement allemand, que j’ai vite changé… Et ça ne ressemble à rien !)
Ce vélo propose 155mm de débattement arrière pour 170mm à l’avant et, dés le début, je me dis: « houlaaa, c’est pas léger le bazar ! » (16,4kg en taille Longer)
Au premier regard, on peut aussi se dire que ce vélo a « une drôle de gueule »… On est de moins en moins habitué à ces tubes en alu droits et surtout à ce triangle avant si grand (surtout en taille Longest) et à cet angle de chasse si couché à l’avant.
Puis comme tout le monde, je me mets à regarder la bête plus en détail et je comprends le soin apporté par Nicolaï à ses vélos. Les soudures sont d’une régularité impressionnante, les pièces usinées sont magnifiques, les petits renforts disséminés ici et là sont usinés à la perfection. Ces vélos sont fabriqués en Allemagne, à une échelle quasiment artisanale, et ça se voit: « Deutsche Qualität »
Puis vient le moment de s’intéresser à la boite de vitesse. Ce modèle est donc équipé de la boite Pinion P1.12 et elle développe, comme son nom l’indique, 12 vitesses.
Clairement, un petit temps d’adaptation est nécessaire quand on n’a connu que le fonctionnement d’un dérailleur. D’abord, le shifter est de type poignée tournante.
Ensuite, contrairement au fonctionnement d’un dérailleur, lorsqu’on est en montée, lorsqu’on appuie fort sur les pédales, les vitesses ne passent pas. On est tous habitués, dans ce cas-là, à passer les vitesses et à alléger le pédalage lorsqu’on entend le dérailleur qui envoie la chaine sur les autres pignons de la cassette… Et bien là, il faut anticiper encore plus: il faut alléger le pédalage au moment où on tourne la poignée, voir une demi-seconde avant.
Une fois ce fonctionnement intégré, on oublie rapidement la boite de vitesse qui répond vraiment dans l’instant. C’est très réactif !
En fonctionnement, un des gros avantages du truc, c’est qu’il n’y a pas un bruit ! La courroie Gates Carbon Drive ne tape pas sur la base du vélo… Et en plus, après avoir roulé dans la boue la veille, et, comme vous pouvez le constater sur les photos, après ne pas avoir été lavé, la transmission ne craque pas, silence ! Mais c’est que ça me plait ce truc !!!
Sur le circuit d’essai, après 30 minutes de montées, je me fais la réflexion que le poids du VTT ne se sent pas vraiment. Je suis bien dessus et mes repères ne sont pas très différents de mon Giant Reign en XL.
Vient le moment de la descente, et là, uuupppfff, un avion de chasse ! Ce VTT est fait pour aller vite. C’est vraiment un (gros) enduro avec une géométrie de DH. La stabilité de l’engin est hallucinante ! Par contre, dans le passage le plus technique, l’angle de chasse très prononcé (qui apporte de la stabilité à haute-vitesse) occasionne une perte de maniabilité… Mais ce vélo reste quand même un grand jouet, fait pour monter tranquille (longtemps ? Moi, ça ne me dérangerait pas) et pour ouvrir en grand la poignée de gaz en descente. Ce vélo est vraiment fun !
De retour chez Loïs, je fais quelques photos d’autres vélos d’essais…
Un ION 16 en taille XS… Plutôt sexy, non ? Je pense que vous apprécierez les détails du cadre… Magnifique !
Un autre ION 16, dans une taille plus grande, et dans la grotte sous la maison de Loïs (si si, c’est vrai !)
Attention, montage perso d’un client de Loïs: le ION 20 avec boite de vitesse Effigear en « montage gros enduro » de Cyril Caillet… 15,8kg
Je crois d’ailleurs qu’il est « sur-mesure »…
Je n’ai pas pu tester la boite Effigear et je crois que pour 2016, Nicolaï ne proposera plus que la boite Pinion pour ses vélos… Un des représentants de la marque, présent ce week-end, m’expliquait que la conception d’un seul cadre, mais qui serait compatible avec les 2 boites, coutait trop cher… Donc le choix est fait…
Deux autres « bêtes » que j’ai croisé…
Je l’aurais bien testé ce tandem tout suspendu !
Un Argon Fat dans le garage de Loïs:
En deuxième partie d’après-midi, j’ai eu la possibilité de tester un Hélius TB en taille XL. 130mm à l’avant, 120mm à l’arrière, en 29 pouces.
Sur le même circuit qu’avec le ION GPI, les choses sont différentes… Le rendement en montée, est impressionnant ! Le vélo est léger, je ne force pas du tout !
Une fois dans la descente, c’est l’inverse par rapport au ION GPI, je me fais un peu secouer mais le vélo réagit bien, il n’est pas si instable.
En bas, je me dis que j’aurais dû tester l’Helius TB avant le ION GPI, j’aurais peut-être plus apprécié la descente avec l’Helius…. Normal et rien d’alarmant !
Fin de journée, il est temps de remballer les vélos, de sortir les voitures enlisées et tout le monde repart à la maison… Avec la banane !
Loïs (et sa femme) ont organisé ce « Rassemblement Nicolaï » de main de maitre. Chapeau !
Maintenant, ils doivent être en train de tout ranger, tout nettoyer…
Au passage, il n’y aura pas de stand Draille Bike au Roc d’Azur cette année… Et pour tout vous dire, Loïs est la 2è personne, le 2è distributeur, que je croise et qui m’annonce qu’il n’ira pas exposer au Roc en 2015. Ce genre de rassemblement, entre convivialité et passion, serait-il la nouvelle manière de communiquer commercialement… Possible !
Merci Loïs et à bientôt…