Dans ces moments bien tristes que nous vivons tous actuellement, il est nécessaire de s’aérer l’esprit (et de couper un peu facebook !).
Pour cela, rien de tel que de sortir le vélo et de profiter de la météo encore quasi-estivale de ce jour (dans ma région).
Pour Dom et moi, le programme de la matinée a été un sacré défi: participer à la Rand’Automne de Nyons.
L’an passé, j’y étais allé avec quelques copains du coin, pour rouler sur le petit parcours (28km) mais cette fois-ci, on s’est lancé sur le grand ! 42km pour 1700m de D+, la couleur était annoncée !
A la différence de l’an passé, le terrain de jeu est sec et les conditions de roulage sont bonnes.
Rendez-vous prit à 8h30 avec un collègue de travail, Franck (avec qui j’organise les sorties VTT avec mes collégiens), qui vient avec nous pour la première fois. Cela fait 4 jours qu’il se met la pression et qu’il pense qu’on est des champions parce qu’on fait des courses :-). On le retrouve à Nyons, « chaud comme une baraque à frites » sur la place de Lille un jour de Braderie !!!
8h50, on attaque la route… D’entrée de jeu, biiiimmm, on se perd dans les rues de Nyons et on se tape une petite boucle pour revenir sur nos pas. Une fois sur le bon chemin, on attaque la montée, presqu’en direction de la piste de DH permanente qu’on connait déjà (on part juste sur la montagne de gauche).
Rapidement, on se retrouve sur des chemins qui « montent sa mère » à flanc de montagne, sur des singles pas larges et assez caillouteux, et malgré notre bonne volonté, on pose le pied par endroits pour pousser les bikes. Franck me double en montée et Dom a des soucis de passages de vitesses.
Arrivés en haut de la première montée, on a déjà fait 350m de D+ et on est…bien échauffés !
On passe sur un chemin de 4X4, on coupe la route qui permet de monter à l’antenne Relais puis on coupe la piste de DH permanente…. Et là, bbbiiimmm, ça monte encore plus qu’avant. Certains autres riders portent les vélos…
Au bout de cette montée bien usante, on trouve enfin une vraie descente, avec de la « vraie » pente dans la terre, sur des cailloux un peu humides (à cause de la rosée). Elle n’est pas très longue mais bien sympa. Franck est derrière dans la descente mais dés que ça remonte derrière, il passe devant. Dom: « Il envoie ton collègue ! »
Cette nouvelle montée est assez technique, pas large et avec quelques difficultés qu’il faut anticiper (des petites marches, des dévers, des racines…)
Là, on contourne la Garde Grosse en passant sous les falaises et le paysage est magnifique, on voit la plaine, la Vallée du Rhône, les Dentelles de Montmirail, jusqu’à l’Ardèche et le Gard.
Puis on passe derrière la montagne (par rapport à Nyons) et après quelques sections de montées (et quelques « poussages »), on entame une descente en single assez chouette mais très technique au début. A ce moment-là, j’ai « une lumière qui s’éteint en haut » et ce n’est qu’au milieu de la descente que je redeviens lucide. Franck est devant moi et Dom, encore plus loin, en « ch.. » aussi, mais avance à son rythme, dans la descente et dans la montée suivante sans attendre.
En bas, on remonte un peu, on passe dans les oliveraies puis on termine notre chemin dans un chouette single en terre noire avant le ravitaillement de la Chapelle qui domine Châteauneuf de Bordette.
Quand j’arrive, Dom attend déjà, mais moi j’ai perdu un peu de temps à attendre Franck, qui est rongé par les crampes ! 🙂 Il est mal et on n’a même pas fait la moitié de la rando… 🙂
On passe du temps au ravito (dans un coin magnifique !), Franck tente de récupérer, de s’étirer, puis on repart…
On laisse derrière nous la montagne qu’on a gravit tout à l’heure et on part sur le versant de la montagne d’en face.
Et rebelote, ça attaque sur un single caillouteux en épingles. Au bout de 200m de montée, on entend Franck, derrière, qui gueule « aaarrrrggg, p’tain, j’ai des crampes de partout »… Il bâche et retourne en direction de Nyons au GPS 🙂 … Il est clairement parti trop vite et c’est lui qui nous tirait sur la première partie du parcours 🙂 Dommage 😉
Une fois en haut de cette montée (340m de D+), je tombe sur d’autres collègues du boulot, partis 45 minutes plus tôt que nous: « il est où Franck ?… Il ne voulait pas rouler avec nous, on va le démonter cette semaine ! Il va prendre cher » 🙂 🙂 🙂
En haut de la Montagne de Peitieux (800m), on la contourne sur une DFCI et je sens que Dom est « dans le rouge ». Bizarrement, le 2è ravito arrive déjà… Ce n’est pas plus mal…
Encore une fois, le coin est magnifique et on retrouve, à chaque ravito, les riders qu’on double, qui nous re-doublent, en montée, en descente…etc ça devient marrant de se retrouver surtout que certains connaissent « le Green Master Team », d’autres lisent les articles et regardent les vidéos TchoukTV 🙂
Le chocolat qui fond au soleil, un 15 novembre, à 900m d’altitude…
On repart, il est déjà 12h20… Dom appelle sa femme pour lui dire qu’il ne sera pas là à midi ! 🙂
Sur la DFCI, Dom est un zombie qui pédale et je le motive: « le mental Dom, le mental ! On est là pour finir ce qu’on a commencé » 🙂
Puis, au niveau de la Grange d’Autuche, la DFCI devient un chemin de 4X4 caillouteux où on… pousse les vélos ! Seule une fille monte sur le vélo… Impressionnante !
Après ces 200m de D+ de montée, on reste en crête sur la Montagne d’Autuche (900m) puis on attaque une superbe descente de 470m de D- d’abord dans des singles au milieu des buis, puis ensuite sur un chemin plus large rempli de cailloux, de dalles. ça avionne et on double un sacré paquets de riders. « Attention, voila les descendeurs » crie la reine de la montée… Chacun son truc 😉
Arrivé en bas, aux Mayets, j’ai les jambes en feu, les freins puent le cramé et quand j’attaque la montée suivante (de 400m de D+), après quelques coups de pédales, je suis envahi brutalement de crampes dans les jambes, aux quadriceps, aux tendons des genoux, aux adducteurs… « Aaaarrrrggg »… Je m’étire sur le côté du chemin. Dom est mort de rire. Il s’est requinqué dans la descente et je lui dis de partir devant.
Je pousse le vélo, je bouge les jambes dans tous les sens, on dirait un pantin qui ne maitrise pas ses membres, et qui souffre en plus du Syndrome Gilles de La Tourette (« put…, aïe, aaarrrgg, ho conna…, haaaaa put… chi.. »)… Mais il faut que je monte !
Au bout de 20 minutes, ça va mieux et je fais quelques portions sur le vélo.
Dom m’attend puis je passe devant sur la fin de la montée. Je vois bien qu’il en a ras le bol ! 🙂 « Le mental Dom, le mental ! » 🙂 😉
On débouche enfin sur la route qui monte au sommet de la Garde Grosse et Dom me lance: « on n’est pas loin de la piste de DH là ? On se finit dessus au lieu de descendre par le circuit normal ? »
« Allé go, c’est parti… »
On monte un poil plus haut que la bifurcation de la rando et on enquille la piste de DH dans sa seconde partie, tranquillement (on n’a pas de protections et on est un peu… cuits !)
Les riders de Nyons ont fait un gros travail sur le haut de la piste et Dom voulait voir le nouveau roadgap: « ah bah là, je crois que le Mach 6 va se prendre une bonne claquée à la réception »… On verra ça en temps voulu… 🙂
14h, on arrive enfin à Nyons après 5h10 de « crapahutage », de pauses ravitos et de déplacement en mode « pantin désarticulé. On en profite pour s’enfiler un hotdog, du pinard et de la Tapenade offerts par l’organisation.
On parle un peu du circuit avec l’organisation. Leur positionnement est clair: « nous, on essaie de se démarquer des autres par la difficulté du parcours qu’on propose »
… Ah bah, tu m’étonnes Simone !
On en a ch… !!!!
Hier soir je faisais 95,2kg, Là, à 17h30, je pèse 92,7kg 🙂
Sur la route du retour à la maison, dans la voiture de Dom, les crises de crampes n’ont pas disparu… J’ai cru que j’allais traverser le plancher pour tendre les jambes et je pense que j’ai poqué le toit !