Moutain Of Hell 2018 // Jour 1
J’ai pu faire 2 recos de la « qualif » et 2 recos de la « finale » (une fois le glacier depuis le restaurant et une autre fois depuis « l’intermédiaire »… Et bien-sûr sans la Venosc pédestre qu’on ne peut pas prendre en VTT) avec Benji ou avec les copains qu’on a croisé un peu partout…
Les conditions de neige sont dingues ! Quelle longueur !
Et ensuite c’est la sécheresse ! La poussière est partout et ça va être chaud de se suivre !
La « qualif » similaire à l’an passé à priori (je n’y étais pas) est assez engagée par endroit je trouve ! (Gros gaz !) Va falloir serrer les fesses !
Le pauvre Benji a crevé 3 fois dont 2 fois au même endroit… La galère !
Sinon, c’est toujours une bonne ambiance qui règne ici !
Demain, plaque 388, je m’élancerai à 13h au fond du pack (8è ligne sur 10).
Mountain Of Hell // Jour 2
Après une descente d’échauffement ce matin sur la « finale », je partais donc à 13h pour ma manche de « qualif ».
100 par vagues, et avec le numéro 388, je me retrouve en 8è ligne au départ. Je pars et je me retrouve dans le nuage de poussière, un peu comme dans une tempête de sable… Quand j’en sors je suis dans le premier « pétard » et je ne peux même pas courir dans la montée tellement ça bouchonne… Quel départ foireux .
En haut du 2è pétard, j’ai doublé 4 ou 5 gars mais au moment de basculer dans les schistes, je ne vois même plus les meilleurs tellement ils sont loin…
Pas grave, dans les schistes je fais le trou avec ceux de derrière et ça me permet de passer le single à flanc de montagne (gros gaz !) seul, tranquille… Ouf !
Après la section de virolos dans l’herbe, ça commence déjà à tirer partout et je suis rattrapé par 4 gars que je laisse passer avant la dalle. A la dalle justement, tout le monde est à pieds et vu comment je suis cramé, je fais de même.
Sur l’autre single à flanc de montagne avant la Crête du Cuculet, un anglais ne se laisse pas doubler. Le gars de devant moi tente de le passer puis se met en travers et pousse le roastbeef dans le vide… 3 tonneaux sans lâcher le vélo et bye bye… C’était chaud ! (Mais je l’ai vu à l’arrivée)
Sur la crête, dans l’herbe, je souffle un peu après une coupe hasardeuse qui se finit bien.
J’attaque la forêt. Mais comment fond mes freins pour ne pas fondre ?! Ils doivent être à 1000°c !!!
Un gars me rattrape. J’ai les cuisses en feu et les mains qui serrent le guidon comme un étau. La piste est remplie de poussière et les premiers trous de freinage sont là. Je le laisse passer et raaawww, je passe par dessus le guidon mais en mode saute-mouton, sans tomber MDR
A partir de là et jusqu’à la route en bas, dans toute la forêt au dessus de Mont De Lans, je ne vois plus personne sur un VTT, ni devant, ni derrière.
Mes quadriceps vont exploser, faut que je m’assois, elle arrive quand cette putain de route ?!
La voila enfin, je sors la tige de selle et rrraaawwww, mise en action des grandes pattes (une fois le cul sur la selle, la machine repars)… Je me prends pour Froome sur la route. A bloc jusqu’à l’arrivée où je double 7 concurrents.
Résultat minable, 34 minutes et des brouettes mais ravi d’arriver entier et sans souci mécanique.
Que c’était physique !
Je crois que je suis finalement 453è sur presque 800 et je partirai en ligne 21 demain matin sur le glacier.
Embarquement à 5h45.
En fin d’apre’m, on est allé reconnaitre la Vénosc à pieds avec Benji:
Mountain Of Hell 2018 // Jour 3
Le téléphone de Benji libère le doux son d’une alarme de meeeeerde !
Punaise, il est 4h45 et on est dimanche, et je dois me lever pour monter à 3400m !
Non mais sérieux ?! Il faut être complètement attardé ?!!!
Dehors il fait encore nuit et les copains de l’appart’ sont déjà en train de s’activer: Arnaud, Enzo, Kévin et Jonathan (qui prépare déjà son VTT depuis 4h00, empêchant Olivier de dormir) s’apprêtent à partir avec Benji justement, pour embarquer à 5h15 dans la télécabine vu leurs scores de la veille.
Vu mon résultat d’hier, j’ai un peu plus de temps et je me prépare tranquillement pour embarquer à 5h45, la tête dans le luc !
Quand j’arrive au départ de la télécabine, le jour s’est levé et j’ai l’impression que tout le monde a été convoqué à cette heure-là ?! Queue monstre, attente maximum.
Non mais sérieux ?! Il faut être complètement attardé ?!!! (Bis)
Je me retrouve à bavarder un moment avec Florent. Ça passe le temps et puis au final, sur les courses, ce que j’aime avant tout, ce n’est pas réellement la course mais plutôt toutes les rencontres qu’elles occasionnent, avec des amis, des connaissances, ou même des inconnus.
On tire des plans sur la comète, on se demande s’il y aura du vent au sommet, s’il n’y aura pas de nuages, si on va se cailler…?
Dans la cabine (le Vendries Express), silence de mort. Je demande aux gars s’ils vont à la guerre ou sur une course de vélo ?
En haut de la télécabine, le glacier est encore vide de skieurs/snowboarders et le soleil ne pointe pas encore. Les conditions ont l’air top !
Je descends faire la queue au funiculaire. Premier contact avec la neige, sur le VTT. Elle est « béton » et ça accroche un peu, super !
Ce coup-ci je passe un peu de temps avec Denis en attendant le funi. C’est un « ancien » alors on refait encore le monde et on se dit (toujours) que c’était mieux avant… Dans tous les domaines
Dans le funi, l’ambiance est bonne, ça se détend du string !
Puis je débarque sur le glacier: pas un brin de vent, soleil qui rayonne à l’horizontal, neige dure, c’est de la folie ! Un régal ! Je peux même enlever le k-way sensé me tenir chaud.
1h30-2h plus tard, on est tous en place sur nos lignes. Moi, c’est la 21 vu ma piètre performance d’hier, tout comme Mary (mais elle est de l’autre côté). Les copains de l’appart’ sont devant, ils vont souder ! Derrière, j’ai encore 9 lignes de concurrents plus les non-classés.
La sono crache ACDC, ça sent le départ ! Le commentateur annonce que « l’hélico arrive dans 6’… Puis dans 3’… Puis non dans 5’… Puis 3′, soyez patients… Attendez… »
« Putain, il arrive ton hélico ou quoi ?! Si j’avais le 12, je l’éclaterais ! »
Tout le monde est en mode « grosse bagarre », comme si le temps s’était arrêté ! On attend tous le coup de corne de brume !
Tuuuuuttttt, c’est parti, je saute sur le vélo et je pars trèèèèès prudemment ! Il y a tellement de monde devant que je n’ai pas envie d’aller m’empaler sur quelqu’un ! Je ne vois pas de zone ouverte pour pouvoir freiner longtemps alors je freine !
Je lâche quand même les freins au milieu et j’aperçois Mary, qui était de l’autre côté de ma ligne à droite, sur ma gauche. WTF ?
Je la suis jusqu’au restaurant.
Ça souffle bien dans le casque, ça va vite !
A cet endroit-là, c’est Bagdad ! Certains sont couchés par terre, beaucoup courent à côté du vélo, d’autres déboulent à 60km/h derrière toi et s’éclatent la tronche…
(J’apprendrai plus tard qu’Arnaud à « fait le glacier en tête » et qu’il a raté le price-money du holeshot car il tourné trop tard vers la ligne, doublé à cet endroit là par un suisse… Ils sont passés tous les deux à 127km/h)
Ça pue les plaquettes de freins mais devant le restaurant je parviens à rester sur le VTT alors que la neige est complètement « trafolée ». Je me prends juste une petite gamelle en descendant du VTT pour faire trois pas courus.
Dans le « mur en S » qui passe derrière le funiculaire, je passe inter et je vois Mary qui me grille à l’exter… Mais WTF celle-là ????
C’est la ligne droite avec la remontée. Je vois, au loin que la neige est encore une fois bien « trafolée » sur le plat. Je prends juste ce qu’il faut d’élan pour passer et je reste sur le bike au maximum. Le vélo fait n’importe quoi… Il va à droite, à gauche, je sors les pieds, mais je reste dessus !
Ça y est, voila le chemin de 4X4, on tourne tous vers la droite pour quitter la neige et raawwww, je vois un gars qui fauche 3 VTTistes devant moi alors qu’ils ne sont même plus sur la neige.
J’ai vu trop de tentatives de suicides, je quitte ce monde enneigé !
Première petite grimpette, mise en action des Tchouk’Jambonneaux ! Je slalome entre les concurrents et j’en double peut-être une dizaine ?
Ça redescend, on est dans les schistes, à fond. Puis dans la section schistes avec les gros appuis. Je me fais doubler par des gars qui coupent… Boooohhh, c’est le jeu.
Puis ça remonte. On contourne le départ d’un télésiège en montée légère (et je double) et on attaque à descendre dans les schistes/cailloux.
Sur la première dalle, je passe « pépère » et je vise une ornière de neige dans l’avant-dernier névé. Je plante la roue avant et bbbaaawww OTB dans la neige… MDR
Je me pousse pour laisser passer les gars de derrière, sur leurs vélos, Je ne parviens pas à repartir sur la dalle suivante, toute mouillée (tu ne passes pas à l’arrêt sur celle-là !). Je passe à pieds…
Je remonte sur le bike et ça repart en direction du wallride. Dans le dernier névé, technique de « la double ornière »: les roues dans l’ornière de droite et le pied gauche dans l’ornière de gauche, en mode ski… Je mets un break à mon poursuivant inexpérimenté dans ce domaine !
Ça tourne dans les appuis, ça tape un peu mais je sais qu’après je me reposerai en descente sur le chemin de 4X4 avant la grosse montée.
Je me refais une santé, je contrôle ma respiration tout en faisant un petit schuss et hop, à gauche dans la grosse montée avec l’élan ! J’appuie sur la pédale et… P’tain merde, elle est bloquée !!! Je crois que j’ai cassé mon moyeu ?! Je m’arrête, mais non, ma chaine est juste coincée sur la chape interne de mon dérailleur. Je la remets et je repars en courant puisque la pente est forte là ! Cette péripétie a dû me faire perdre 10 places, voire plus… Mais je reprends tout le monde (ou le même nombre), dans la montée, une fois sur le vélo !
Ça redescend sur un single relativement technique. Il y a du monde derrière mais ils n’attaquent pas… Je reste sur la trace !
Sur le chemin de 4X4, je me retourne pour les laisser passer… Ils ne sont plus là…
Méga-schuss ! Couché sur le bike tel Eric Barone
J’arrive dans la prairie au taquet ! J’enchaine les virages remplis de trous de freinages et j’en prends plein les bras !
Puis vient la zone que je redoute un peu: un single à flanc de montagne avec au choix: une ornière, un chemin en crête ou parfois un chemin de l’autre côté de l’ornière.
Dans un virage, le gars que j’ai rattrapé se vautre dans l’ornière, je prends la trace la plus safe ! Yes ! Il a bouchonné ceux de derrière, je suis tranquille !!!
Puis c’est le chemin piéton. Je laisse passer un concurrent à l’entrée mais une fois au bout, on est arrêté par un commissaire qui bloque la piste car un rider s’est cartonné.
On est une quinzaine à attendre et deux petits malins font comme s’ils n’avaient pas compris que la piste était bloquée pour raison de sécurité. Ils doublent tout le monde sur le côté en disant que « c’est la course », moi je les traite « d’enculés ».
Ça repart très vite, mais le gars devant moi se prend un monstre OTB dans la poussière… Je bloque la piste !
Il se pousse, je passe, puis je l’entends rouler encore au sol derrière moi: il bloque tout le monde ! Yeeaaahhh
J’enchaine bien au dessus des 2 Alpes et un gars me rattrape. je le laisse passer.
J’arrive sur la relance à plat qui passe au dessus du village. J’aperçois Estelle qui pense que je suis « dans les 200 et quelques » (NDLR: c’est une erreur)
Tchouk’Jambonneaux en action ! Je traverse le fond des 2 Alpes à fond et j’entends des gens qui m’encouragent
Et c’est parti pour la « Vénosc piétons » remplie d’escaliers et d’épingles.
Blablam blablam blablam…
Pwwoooaaa, ça a creusé entre les marches depuis les premières années ! Je passe comme je peux ! Je rattrape même quelques gars qui me laissent passer.
Dans certaines épingles, je ne parviens pas à tourner mon long XL et je fais des bons tout-droit-virages-pieds-compas sur les talus, sans tomber !
Avec le gars de derrière, on fait un peu l’accordéon et je décide de le laisser passer quand même. Je m’arrête, il passe, mais il est suivi par 1, puis 2, puis 3… Puis 7 gars qui m’empêchent de repartir… Tant pis !
La fin de la « Vénosc Piétons » est quand même bien physique !
Après la dernière petite montée (à pieds), c’est la délivrance ! Je finis sur la « Vénosc VTT » au milieu d’un petit groupe homogène.
56’23 » de roulages, poussages, bouchons… Ça me place 33è Master 2 sur 99 au départ aujourd’hui et 376è scratch sur 692 au départ aujourd’hui et presque 800 hier. En partant du fond, ça me satisfait bien !
D’façon, je m’en fous complet du résultat !
Le meilleur, Kilian Bron, met 29’34″… C’est ouf !
A l’arrivée, tout le monde est joyeux, et tout le monde est cuit… Et fier !
C’était ma 5è participation à la MOH (2004-99è / 2005-abandon / 2007-146è / 2016-322è… Oué, je recule beaucoup mais en 2004, c’était limité à 400) et les conditions étaient les plus belles que j’ai connu ! Quel bonheur !
On en a bavé hier en qualif’, mais aujourd’hui, j’ai trouvé la finale moins physique même si elle était bien plus longue. Il faut reconnaitre que les petits bouchons sont « relous » mais bien reposants !
Pour l’anecdote, j’étais bien content, ce matin sur le glacier, d’entendre le commentateur dire qu’un gendarme avec un panneau 80km/h et un (vrai) radar était mis en place à hauteur du restaurant et qu’un concurrent leur en avait donné l’idée sur la page facebook de la course… Puisque c’est moi !
Pwwoooaaa, vous avez réussi à rouler à 80km/h en rentrant chez vous, et après avoir roulé aussi vite en vélo ?!