Rando de l’Éterlou 2022 // Chaleur intense !

Hier, c’était l’Éterlou, la rando du Dévoluy que j’avais fait il y a 2 ans. Je ne savais pas trop si j’irais cette année mais j’ai voulu me « mettre le tarif » vu que cela faisait un moment que je n’avais pas pédalé jusqu’à me faire péter les cuissots… Alors jeudi, au dernier moment, je me suis inscrit en ligne sur le grand parcours de 66km pour 2200m de d+…
A peine engagé, j’ai quand même pensé à en parler au Facteur qui s’est aussi précipité pour venir rouler sur cette épreuve qu’il avait aussi fait 2 ans plus tôt.
Samedi soir, on arrive vers 19h30 pour prendre nos plaques numéros et assister au départ de « la nocturne » tout en engouffrant une pizza. Et oui, cette rando qui réunit 700 participants propose des circuits de 7 à 66km, avec une rando de nuit.

Avec le Facteur, on se pieute à l’arrache sur le parking de La Joue Du Loup avec une superbe vue sur les montagnes, lui dans sa tente Quéchoucha et moi dans mon Volkswagen Chariot R !

Dimanche matin, 6h10, le Facteur part seul dans les bois avec quelque chose dans la poche…
Je me lève puis on descend à Saint-Disdier (1040m) au fond de la vallée pour prendre le départ de cette longue rando vers 7h35.
Comme il y a deux ans, on monte directement vers le Col du Festre avec un échauffement de 400m de d+. Mais à l’inverse de ma première participation, la version 2022 propose une montée par des sentiers fraichement nettoyés et c’est très bien parce qu’en 2020, c’était le seul reproche que j’avais fait au parcours: on avait eu trop de routes et de chemins de 4×4 sur cette première montée.
Mais dés cette ascension, c’est déjà du « costaud » !

Après le premier ravito du Col du Festre (1440m), on monte encore jusqu’aux Plaines (1511m) pour descendre vers le hameau de La Cluse (1220m) par un superbe single enduro où quelques riders (des plus petits circuits) sont en panique.
Sur le grand parcours, on fait une boucle supplémentaire pour monter au Col des Gières (1483m) pour descendre sur un genre de spéciale d’enduro génial. Le passage sur la crête en haut est magnifique, et la terre est très « loamy » !
De retour sur le ravito de La Cluse après être remonté sur un nouveau chemin qui longe La Béoux, on repart, comme deux ans auparavant, en direction de La Joue du Loup (et même au dessus), pour une montée de plus de 600m de d+.
Là, il commence déjà à faire chaud et je me raisonne: « Julien, bois ! »
Avant le sommet de cette montée, je pose le pied, je marche un peu en poussant le VTT… mais de toutes manières, je vais aussi vite que si je pédalais.
Puis on redescend vers Super-Dévoluy, encore une fois via de très jolis singles en sous-bois, et en empruntant même un petit bout de piste permanente de DH.
A « Super-Dév » on rattrape Nico De B. et les anciens « jeunes » enduristes de Calvisson qui avaient démarré la rando quand on arrivait au départ en voiture. Clément C. est en train de réparer une crevaison.
Au ravito de Super-Dévoluy, je fais un carnage ! Puis on profite de la remontée offerte en télésiège pour se faire une descente permanente avec le Facteur. Mais entre l’attente pour l’embarquement en bas, la montée, l’attente des VTT en haut, puis la descente, on perd 45 minutes… Mais ça fait une petite coupure !


Ensuite on descend encore vers Sant-Etienne en Dévoluy (1274m) par un chemin qui tabasse bien dans la caillasse et où il faut un peu slalomer entre les riders.
Puis on passe de l’autre coté de la vallée, pour remonter jusqu’à Pra La Souche (1499m) sur de grandes rampes en plein cagnard… Je souffre vraiment de la chaleur et ça commence vraiment à devenir dur ! Heureusement, j’ai fait le plein d’eau à la fontaine du hameau du Truziaud.
Je profite bien de la vue sur le nouveau single tracé sous les falaises de la Catarie… Engagé !
Puis quand ça monte fort, je pousse le VTT, et je double même des gars qui pédalent… Mais j’en ch.. !

Puis s’en suit une grande période de solitude et de doutes… Depuis Truziaud, le Facteur est parti devant. Je roule avec quelques gars mais il y a peu de monde… Et il fait tellement chaud ! Ici, il ne reste que ceux qui ont fait le parcours de 50km (sans la montée du début jusqu’au Col du Festre) ou le 66km.
Je commence à poser le pied de plus en plus souvent, ça devient pénible…
Puis le dernier ravito arrive enfin, il stoppe instantanément ma dépression nerveuse passagère ! Je passe 10 minutes à manger (dans le désordre) des pommes, du saucisson, des bonbons Haribot, du pain d’épices, du chocolat, du fromage local, je bois du Coca, du jus de pomme, de l’eau… Ça fait tellement de bien !
J’ai déjà roulé 2 fois plus long en termes de kilométrage et de dénivelé (sur l’Epic Enduro) mais là, je ne sais pas, je galère ! Ça doit vraiment venir de la chaleur !
Je remplis les gourdes et je repars ! C’est fou comme ça fait du bien au moral de bouffer et boire !
Après ce dernier ravitaillement, j’arrive à la bifurcation 50km-66km… J’hésite un peu mais je suis tellement têtu, je reste sur le grand… Et puis je pense que la dernière descente sera la même qu’il y a deux ans, un pur bijou d’enduro ! Il faut que j’y retourne !
Le chemin qui suit est plutôt plat mais interminable, mais il mène sur la spéciale des Fontaines, un joli single en forêt en haut, rapide et qui serpente plus bas au milieu d’une végétation moins dense.
Puis je rejoins le GR 93. Je roule seul pendant 15 minutes (?) mais je sais qu’il y a d’autres riders derrière vu qu’au ravito ils disaient qu’ils étaient sur le 66km… à moins qu’ils aient bifurqué sur le 50km ?
Au hameau des hauts Gicons, je pense qu’il ne me reste que 100m de d+… Je fais tout à pieds, c’est trop dur, il fait trop chaud ! J’ai les avant-bras qui crament, le cou qui brûle…
5 minutes avant d’attaquer la descente vers Saint-Disdier, je me fais doubler par 2 crosseurs (VTT semi-rigide, tenues lycra)… J’espère que je vais les rattraper dans la descente si c’est bien son entrée que je vois là-haut ?
Et oui, elle est là ! Cette descente des Clots, c’est le rêve absolu ! Fluide, ludique, rapide, technique, pentue, fun, il y a tout ! Je rattrape les crosseurs, je les double et je ne sens même plus les crampes qui commençaient à toquer à la porte à chaque fermeture de mes genoux.
14h45, le facteur s’endort dans un pré qui jouxte l’église de Saint-Disdier et j’arrive au bout de cette longue rando… 7h10 de ce périple mais je pense qu’on peut enlever au moins 1h30 de télésiège + attente des VTT + 1 descente permanente + ravitos (5 en tout).
Je crois que c’est le 2è effort le plus difficile que j’ai eu à faire sur un VTT, après l’Epic Enduro… A mettre sur le compte de la chaleur et de mon état de forme très moyen…
Au cumul, sur ces 66km et 2200d+, j’ai bu plus de 8L (et hier soir, après avoir mangé et encore bu, je faisais 4kg de moins que samedi soir)
Mais au-delà de mon état personnel, la rando de l’Éterlou, c’est désormais une des plus belles que j’ai pu faire ! Le seul reproche que j’avais fait 2 ans auparavant (trop de routes-chemins de 4×4 au début) a été corrigé et je ne vois absolument pas quoi reprocher à l’organisation ! Logistique, cadre, tracés, accueil, balisage, ravitaillement… Tout est parfait !
(Il faudra juste demander d’éteindre le chauffage en 2023 ! LOL)

Contractions musculaires involontaires après l’arrivée…